Quelques mots sur la cantatrice Carmen Toledo.
Née en 1922, à Madrid (Espagne), elle a quatorze ans lorsque la guerre éclate en Espagne.
Son père est ingénieur puis professeur de dessin linéaire et directeur de l'école des Arts et Métiers de Tolède. Il est aussi conseiller municipal et ouvre une antenne du Parti Républicain à Madrid.
Ses idées de gauche contredisent son statut de droite et détermineront le destin commun à la famille.
Carmen ne connait pas sa mère ; cette dernière décède un an après la mise au monde de sa fille.
La particularité de Carmen, enfant, c'est sa voix. A huit ans elle possède une voix de femme, de soprano lyrique. Son éducation l'oriente vers l'opéra, par le biais de l'opérette espagnole appelée "zarzuela".
La voix que vous pouvez entendre sur le post précédent ( téléchargez Windows Media Player si vous ne l'avez déjà ) est la voix de Carmen, à l'état brut, c'est à dire sans travail spécifique du chant.
C'est cette même voix qui résonnait dans le réduit servant de lieu d'aisance commun, à l'époque où les toilettes se trouvaient dans la cour des immeubles. Nous sommes en 1930.
Le plafond en forme de voûte crée une acoustique proche de celle des églises, favorisant la résonance.
Carmen s'enferme dans cette "cathédrale" d'un nouveau genre pour chanter. Et elle se perfectionne, autodidacte, avec pour modèle les stars de la zarzuela dont on entend les voix à la radio.
Pendant qu'elle chante, à l'extérieur les gens s'impatientent. Ils attendent leur tour, ne se doutant pas que c'est une enfant qui vocalise avec une voix de femme...
Vous l'aurez compris, Carmen Toledo est un phénomène.